Article sur les sturisomas (extrait de la gazette n°5)

Un jour, lorsque je me baladais dans un magasin aquariophile je fis l’acquisition de deux jeunes sturisoma en promotion destinés à mon bac communautaire de 600 litres. Je les trouvaient plutôt sympas, avec leurs longs filaments caudaux et leur allure de brindille, ils complétaient un peu plus ma collection de loricariidés. Les semaines et les mois passèrent, laissant le temps à ces deux poissons d’atteindre la taille adulte. Le sturisoma étant plutôt timides, j’avais pour habitude de les observer quelques instants avant que la lumière s’éteigne.

Un beau matin, alors que je nettoyais les vitres de mon bac, j’aperçu un espèce de petit « têtard » collé sur la vitre opposé. Interrogatif, je me demandais ce que faisait cet alevin de loricariidé dans mon aquarium. Je n’avais pourtant pas de couples, mes panaques étaient tous de variétés différentes, et mes autres loricariidés étant maintenus sans conjoint, une hybridation me paraissait toutefois impossible… Une seule solution était valable : les sturisoma.

Et mon appréhension fut vite confirmée dès que j’ai pu me saisir du petit spécimen pour le placer dans un bol sous mon microscope, il présentait la même forme de bandes longitudinales sur son dos. Une semaine plus tard j’en avais confirmation lorsque je vis les deux loricariidés pondre sur la vitre du fond de mon bac, à l’abri derrière la remontée des bulles. Je me suis alors empressé de mesurer les paramètres de mon eau pour tenter une reproduction en bac spécifique car évidement une fois les alevins éclos, les discus et autres ramirezi s’en donnaient à cœur joie. Les paramètres étaient les suivants (pH : 6.6, DGH : 3, T° : 29,5°c, 185 µs).
Je décidais alors de les placer en bac de ponte. Et au bout de 9 jours une nouvelle ponte se trouvait sur la vitre basse du bac de 100 litres. En 48H00 les œufs se fonçaient et on pouvait voir la forme de l’alevin à travers la coquille translucide. L’éclosion commença au bout 72 heures que le mâle à passé à ventilé et protéger les œufs. Des alevins nageaient partout sur les vitres, difficile de les compter mais il me semble bien en apercevoir une 50aine. Les petits grandissent plutôt vite garce aux nauplies d’artémias mortes que je ne donnais pas aux discus, les fond de seringues… En quelques semaines les petits prennent la forme des parents et semblent tellement fragiles tant ils sont fins. Ma crainte fut confirmée, l’hécatombe commença, les parents ne se souciant plus des petits ils les tuaient par mégarde avec leur queue qui bougeait dans tous les sens. Mais que faire, ils sont trop petits pour être péchés à l’épuisette et trop fragile pour être siphonnés même avec une faible inclinaison. Je n’avais plus de bac de dispo pour sortir les parents. La seule solution était d’installer un grillage à 2 cm du fond pour les protéger. Malgré cela, ceux qui s’aventuraient hors de leur périmètre étaient voués à une mort certaine. Et c’est ainsi que seulement une dizaine de petits furent sauvés et menés à taille respectable.


Pour l’anecdote il faut dire qu’il y eu un rescapé dans le bac communautaire, un que je n’ai découvert que très tard, et je suppose, en faisant la corrélation avec ceux nés en batterie, qu’il était âgé d’environs 3 mois. Aujourd’hui il mesure plus de 15 cm et se ballade auprès de ses parents dans le bac de 600 litres.

Julien Van Brussel – parution gazette n°5